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Dédié à tous les prisonniers de guerre
DÉPART POUR LE REICH
Films et vidéos
En 2015, d’anciens prisonniers de guerre parlent de leur expérience de prisonniers de guerre en Allemagne.
Ainsi Maurice Cousin et Rémi Geslain délivrent des souvenirs vifs et précis de leur vie de soldat durant cette période. Ils racontent avec humilité, émotion, mais sans haine ces années de détention.
Blogs et Sites
Un site qui dresse la liste des Stalags et autres camps de prisonniers à travers l'Europe (Impressionnant !)
Liste des Stalags et des camps d'Europe
Environ 1,5 millions d’hommes sont emmenés de force dans des wagons à bestiaux pour servir d’esclaves aux populations germaniques du Reich et pour combler l’espace laissé vacant par le départ des hommes à la guerre. Il existe de nombreux témoignages sur l’horreur que vécurent les P.G. lors de leur transfert en Allemagne. Leurs conditions rappellent un peu celles des civils déportés en camps de concentration, mais avec tout de même des différences notables : Déjà, il s’agit d’hommes dans la force de l’âge et non pas de femmes et d’enfants. Ensuite, on leur donne parfois le droit de sortir pour soulager leurs besoins naturels. Mais le plus important est qu’ils savent qu’ils sont protégés par la convention de Genève : ils ne vont pas à une mort certaine.
Et bien qu’ils subissent l’humiliation d’avoir à déféquer devant leurs gardiens–officiers comme hommes de troupes – certains, nous dit Y.Durand, parviennent encore rétrospectivement à faire de l’humour. Ainsi parle Marino Brogi :
« Ça manque de place, d’air, de bouffe, d’eau, de chiottes aussi d’ailleurs… On cuit là-dedans sans pouvoir bouger ou presque. A côté de moi, un mec avec une chiasse carabinée. Il se la fait debout, le pauvre gars. Ça pue sévèrement, mais un peu de plus, un peu de moins… »
On comprend parfaitement qu’un déporté ne pourrait pas adopter un tel ton pour parler des conditions de son voyage du bout de l’enfer. Néanmoins l’ironie des propos n’adoucit en rien la teneur du message : personne ne peut douter de l’horreur vécue par ces pauvres soldats.
Jacques Perret dans son livre témoigne également des conditions intolérables de la promiscuité. L’action qu’il décrit se situe au milieu de la nuit et alors qu’une immense fatigue se faisait sentir :
« […] nous nous retournions tous ensemble. On reconstituait dans le sens inverse l’imbrication stricte des corps dans les corps : mes fesses contre le ventre de Vignoche, les fesses de Chouvin contre mon ventre […] Au petit jour, on se démêlait les uns des autres, on défaisait l’enchevêtrement des bras et des jambes.[…]On essayait toutes les façons de répartir dans son corps l’ankylose et la meurtrissure. Avoir mal, c’est forcé ; mais on peut avoir mal autrement, transférer le mal des épaules aux genoux, des genoux aux cuisses.[…] Pater ronfle, le nez dans ma braguette, une cuisse roule sur mon tibia, un genou me fouille le ventre et ma tête dodeline sur une musette pleine de linge abject. Contre mon épaule, un voisin vient de se hisser et je le sens qui fait des efforts angoissés pour se satisfaire proprement dans le fond d’une boîte tout en se cramponnant à mon col de capote pour ne pas trébucher ; mais le malheureux en a fait partout, comme d’une pomme d’arrosoir et j’en ai plein ma poche. »
(‘Le caporal épinglé’ en p 135 et 110 cité par Quinton)
Les prisonniers de guerre arrivent dans un pays qu’ils ne connaissent pas, puants, épuisés, affamés et assoiffés par ce long voyage que le témoignage de R. Claudel illustre parfaitement.
Le journal PARIS-SOIR du 30 octobre 1940
Le journal LE MATIN du jeudi 22 août 1941
Le journal LE PETIT PARISIEN du samedi 26 octobre 1940
Le hasard veut qu’il précède mon père au stalag XVII A à Keisersteinbruch. Mais pour sa part, ce voyage se fera en juin dans des conditions de forte chaleur.
« […] il était pratiquement impossible de s’allonger. Il fallait donc rester debout ou assis quand des camarades voulaient bien changer de place. Nous ne pouvions rien voir au dehors, portes et lucarnes étaient strictement fermées. […] Que de cris dans les wagons. […]L’atmosphère était devenue bientôt irrespirable. Inutile de dire que notre ‘palace’ ne comportait aucun WC ni aucuns autres récipients qui auraient pu le remplacer. à un moment donné, je fus sur le point de m’évanouir – le manque d’air en était la cause. […] Si nous mourrions de faim, la soif était la plus terrible […] personne ne savait où nous allions, et cette ignorance augmentait encore plus l’anxiété qui nous tenaillait. »
ICRC archives (ARR) Autriche 08/1942 guerre 1939-1945. Markt-Pongau. Stalag XVIII C, camp de prisonniers de guerre. Entrée
ICRC archives (ARR) 02/08/1940 Guerre 1939-1945. Stablack (Prusse-Orientale), Stalag I A. Arrivée de France de prisonniers de guerre français.
À leur arrivée, on les dispatche à travers tout le territoire dans des camps insalubres et entourés de barbelés, appelés Stalags ou Oflags. On les dépossède des quelques biens qu’il peut encore leur rester. Des files d’hommes nus sont ensuite envoyés à la douche collective et à la désinfection, puis on leur rase la tête et, pour finir, chacun d’eux est fiché, immatriculé et photographié. Ils devront dorénavant constamment porter leur plaque de métal avec leur numéro autour du cou.
ICRC archives (ARR) 07/1942War 1939-1945.Entrée du stalag XVII B
ICRC 02/08/1940 Stablack. Stalag I A,. Vu de l’intérieur du camp.
ICRC archives (ARR) 07/1942War 1939-1945.Oberdrauburg
Stalag XVIII B, camp de prisonniers.Vue globale
ICRC 22/2/41 Wolfsberg. Stalag XVIII A, camp de prisonniers. Désinfection.
Leurs dortoirs sont couverts de paillasses humides à même le sol, où ils s’entassent. Dans certains camps, il s’agira de châlit, mais en cas de surpopulation des prisonniers coucheront par terre sans même une couverture ou une paillasse pendant plusieurs jours et ce quel que soit leur état de santé…
ICRC 15/11/1940 Dortmund. Stalag VI D, camp de prisonniers. 3000 lits dans le dortoir
ICRC 22/11/1940 Schubin (Szubin). Stalag XXI B, camp de prisonniers. Dortoir.
ICRC 27/01/1947 guerre 1939-1945.salle de bain . Stalag VI C, camp de prisonniers de guerre A l’intérieur d’une baraque.
DORTOIRS CAMP XVII B
http://www.usfc-krems.com/stalag.htm
Comme dans les camps français, les puces et les poux accompagnent leur quotidien et l’état des installations sanitaires est déplorable. Le plus difficile, c’est l’hiver car les saisons ne sont pas les mêmes que chez nous. A cette saison, le thermomètre peut descendre jusqu’à – 30° sur de longues périodes et le vent est glacial. À l’inverse, l’été, il descend peu en dessous de 40°.
« Partout en Allemagne, le climat continental impose des hivers précoces, rigoureux et longs, des étés chauds… »
ICRC archives (ARR) 22/07/1941Carinthie, Malta Valley (Maltatal). Stalag XVIII A/Z, prisonniers Anglais du camp
ICRC24/11/1942War 1939-1945. Hammerstein. Stalag II B, camp de prisonniers. Nettoyage de la neige.
ICRC Détachement de travailleurs.. Vue globale V-P-HIST-02270-07