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 Bienvenue sur le site de Jean Caille
   (1913-2016)

Dédié à tous les prisonniers de guerre 

 

UNE SI LONGUE SEPARATION

ICRC Krems, Stalag XVIII B, Camp de prisonniers de guerre. Réception de colis par des PG français et belges

ICRC infirmerie. V-P-HIST-01646-01

Stalag I A intérieur d’un baraquement https://fr.wikipedia.org/wiki/Stalag_I-A

Plus encore que la faim fut la souffrance morale qu’une si longue et si nette séparation d’avec les siens et de son pays engendra. Ainsi le témoignage d'Ambrière :


" L'une des pires souffrances des débuts de captivité, ç’avait été de demeurer sans nouvelles des nôtres. [...] Il ne nous suffisait plus de savoir que ceux que nous aimions avaient échappé aux périls, nous étions dévorés du besoin de connaître ce qu'ils pensaient et nous nous demandions comment ils prendraient notre absence. Tourment sournois et aigu dont nous nous gardions bien de parler aux autres, et qui en a suivi plus d'un tout au long des cinq mortelles années. Combien de camarades ai-je surpris, penchés sur une écriture familière, qui [...] s’efforçaient désespérément de faire jaillir la vérité d'entre les lignes !"


Cette séparation était aggravée parfois par les mauvaises nouvelles : mort d’un parent ou adultère de sa compagne, voire demande de divorce qui plongeait parfois les prisonniers dans la plus grande détresse. Y.D note l’accablement, la souffrance morale et le sentiment d’impuissance quand, à des milliers de kilomètres de lui, le P.G. comprend que sa vie est brisée. Ainsi le note Ambrière:

 

 

  LIENS ET DOCUMENTATION

 

 

Musique

 

 

 

C’est une lettre de France Jean LUMIÈRE

 

 

 

 

 

 

Journaux


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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" Ceux qui ont vécu la captivité la plus douce ne sont pas ceux qui ont eu les travaux les moins pénibles, les gardiens les plus accommodants, les colis les mieux fournis et la santé la plus égale. Ce sont ceux qui eu des femmes pures et des amis fidèles, de cette pureté et de cette fidélité supérieures qui embrassent jusqu'au domaine de l'esprit, car il n'y a rien de plus affreux au regard d'un homme que le spectacle de ce qu'il aime en train de bafouer ses dieux. Pour ceux-là dont c'était la honte et le martyre que de se voir trahis dans leur espérance la plus sacrée, une agonie surnuméraire fût d'être impuissants à défendre leur cause."

 

Et puis il y a les courriers très explicites envoyés par les épouses elles-mêmes pour prévenir de leur défection. Ambrière qui brassait les courriers reçus à un certain moment de sa captivité  a vu passer de nombreux de ce genre :

 

" Je me rappelle de cette mère de famille qui, s'en allant vivre avec un autre, en informait 'loyalement' le mari et ajoutait en post-scriptum : 'Tes enfants sont très contents de leur nouveau papa', perfidie ou inconscience, on n'ose trancher, qui claquait comme un coup de grâce. J'ai connu l'homme qui la reçut, par un jour gris pareil à tous les autres. C'était un ouvrier breton, fruste et taciturne, qui sans doute n'avait jamais pleuré de sa vie, et ce matin-là c'est à peine si un peu de rose vint lui colorer les pommettes."

 

"Des champs d'or et de plomb" illustre d'ailleurs en partie le propos d'Ambrière, lorsque Jean avoue ne pas comprendre la démarche de sa sœur le prévenant de la liaison supposée de sa femme, dans la mesure où il est impuissant à faire quoi que ce soit ou quand il parle de son ami qui, ayant appris l'infidélité de sa femme, veut se suicider. Pour pallier ce phénomène, le gouvernement français menace les femmes de P.G. adultères et leurs amants. Fort heureusement, bien que relativement fréquents, parfois dans une moindre mesure d'ailleurs, la majorité des couples pourront reprendre une vie commune après la guerre (même si pour certains, ce sera de courte durée, la guerre ayant eu des répercutions très importantes sur les relations hommes/femmes).

Mais de même que leur femme restée en France, et malgré les risques encourus, nombre de P.G. eurent des relations avec des femmes allemandes ou autrichiennes particulièrement attirées par les français. Certains témoignages font état de provocations constantes quand d’autres parlent même de harcèlement. Il faut dire que les P.G. n’en peuvent plus d’attendre leur retour et se désespèrent du temps qui passe, d’une partie de leur jeunesse perdue :

 

« Les journées nous paraissent interminables. Chaque soir nous nous sentons accablés de quelques jours d’âge supplémentaire. » Témoignage de R.Peyrichon

 

Mais encore plus inhumains, d'après Ambrière sont les drames que vécurent les combattants étrangers ayant servis sous l'uniforme français. D'origines très diverses, ils furent traités avec méfiance par les Allemands et traînés de camps en camp, si bien qu'ils restèrent plus d'un an parfois sans nouvelles de leurs proches, car les quelques courriers qui arrivaient pour eux dans toutes les langues se perdaient à travers toute la mosaïque des camps et leur parvenaient rarement. Ainsi s'en émeut Ambrière :


"Il faut avoir sous les yeux les fiches signalétiques de tous ces malheureux garçons, encore plus déshérités que nous, pour savoir quel extravagant mélange de races et d'idiomes représenta l'armée française de 1939-1940. Dans mes casiers, il y avait des Polonais, des Italiens, des Russes blancs, des Turcs, des Espagnols, des Hongrois, des Suisses, des Yougoslaves, des Belges, des Portugais, des Bulgares, des Danois, des Norvégiens, des Slovaques, des Grecs et des Arméniens. Il y avait même deux Péruviens, un Chilien, et un citoyen de Panama, sans compter quelques bougres au passé si mal défini, aux origines si contestables, que les scribouillards nazis les avient inscrits sous la rubrique 'Heimatlos' c'est-à-dire apatrides. [...] ... ressortissaient aussi les Juifs, singulièrement les Juifs d'Alsace. Ceux-ci se demandaient avec angoisse ce qu'il était advenu de leurs familles..."

 

Et parmi toutes les souffrances endurées par les P.G., Y.D. nous rappelle que la pire est peut-être celle qu’ont dû endurer les prisonniers malades qui se savaient en train de mourir loin des leurs. 30 à 40 000 prisonniers seraient ainsi morts en captivité.

JOURNAL L'OEUVRE DU 22 AVRIL 1943

           Journal Paris-Soir du

             11 septembre 1943

Avis aux familles des prisonniers de guerre concernant le courrier envoyé.


https://www.atramenta.net/lire/oeuvre51475-chapitre-2.html

Consignes service postal destiné aux prisonniers de guerre


ICRC 06/05/1943 War 1939-1945. Gneixendorf, Krems. Stalag XVII B, camp de prisonniers de guerre. Le hall d'un gros entrepôt.

ICRC 1941 Marburg. Stalag XVIII D, ccamp de prisonniers. Cimetière, tombes. funérailles.

ICRC  01/05/1943War 1939-1945. Kaisersteinbruch. Stalag XVII A, camp de prisonniers de guerre. Infirmerie V-P-HIST-01649-15

ICRC 02/08/1940 Stablack. Stalag I A, prisonniers de guerre. Cimetière.

ICRC 11/07/1941 guerre 1939-1945. Tangerhütte. Stalag XI A, Reservelazarett, camp de prisonniers de guerre. Cimetière.Tombes V-P-HIST-01742-18A

Mais alors pourquoi ne pas s’évader ?