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 Bienvenue sur le site de Jean Caille
   (1913-2016)

Dédié à tous les prisonniers de guerre 

 

LES CONDITIONS DE TRAVAIL

ICRC 03/1944Sandbostel. Stalag X B, camp de prisonniers. Entrée du camp.. V-P-HIST-01499-06 20

ICRC archives (ARR) 12/10/1940 Luckenwalde, Stalag III A. Prisonniers de guerre français partant au travail. V-P-HIST-01258-02

La plupart du temps les Stalags sont des camps de transit et deviennent à terme des centres administratifs destinés à gérer les arbeitskommandos dans lesquels environ

95 % des prisonniers de guerre seront détachés et où ces derniers passeront l’essentiel de leur captivité. Il arrive même que parfois des employeurs potentiels viennent choisir leur main d’œuvre dans les camps. C’est alors le marché aux esclaves : on leur tâte les cuisses, le dos, les bras, on regarde leurs mains et leurs poignets et on prend des mesures afin de s’assurer qu’ils feront de bons travailleurs. Mais les prisonniers de guerre qui partent pour les fermes ont un avantage certain, car même si ceux d’entre eux qui n’ont jamais travaillé dans le secteur agricole déplorent des conditions de travail pénibles, ils sont généralement mieux nourris et leurs conditions d’hygiène sont bien meilleures.

ICRC 12/12/1941 Hohenstein-Ernstthal. Stalag IV A, camp de prisonniers. Prisonniers au travail. V-P-HIST-01258-28A

 LIENS ET DOCUMENTATION

    

 

Films et vidéos

 

Film exceptionnel pris à l’intérieur d’un Oflag en Autriche, racontant les conditions de vie par des survivants.

 

Un Oflag vu de l'intérieur

 

 

 

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Le travail des champs. Détachement au labour de prisonniers français travaillant à la campagne. Klagenfürt

Et pendant ce temps, en France on cherche les coupables (qui seraient Juifs parait-il !)

Travail dans les carrières Stalag XVII B

Selon les lieux et « leurs patrons », leurs heures de travail varient également. Y.Durand note que dans la majorité des cas, le départ dans des kommandos est ressenti par les Français comme un soulagement :

« La perspective d’une activité, même éprouvante, libère des angoisses exacerbées de la rumination en vase clos. »

Et Ambrière note, quant à lui, qu'une activité permet d'"oublier" les ventres vides.

Les changements d’affectation comme ceux que mon père a connus au cours de sa captivité ne semblent pas être la règle. La plupart des prisonniers resteront pendant cinq ans au même endroit. Pour les autres, il faudra sans cesse s’adapter aux changements. Certains connaîtront même près d’une vingtaine d’affectations !  Les plus mal lotis seront bien sûr ceux qui seront affectés à des chantiers de construction, à des travaux de terrassement.

Journal LE MATIN du lundi 8 juin 1942


ICRC , 1941 Wolfsberg vallée de la Drave. Stalag XVIII A

Ou encore en usine.

ICRC12/05/1943 guerre 1939-1945. Mühlberg. Stalag IV B, camp de prisonniers de guerre. Atelier de serruriers et de réparation.

Journal LE PETIT PARISIEN du 26 décembre 1942

Leurs conditions de vie ne sont alors pas très différentes (et parfois pires) que celles du camp d’où ils viennent, car ils doivent en plus travailler très dur. Si quelques témoignages s’accordent pour dire que certains chefs d’entreprise essaient d’adoucir leurs conditions de détention en les traitant avec humanité, la plupart sont en grande souffrance et ne sortent presque jamais d’un univers cauchemardesque. Y.Durand donne plusieurs exemples des mauvaises conditions faites aux P.G., traités comme des bagnards :


« Le Kommando (celui de 523/24 de Magdebourg) a été installé dans l’enceinte de la gare de marchandises. […] à gauche et à droite circulent jour et nuit des trains faisant un vacarme assourdissant et projetant leur fumée sur le camp. Les prisonniers font triste impression ; ils sont fourbus et paraissent abrutis par un travail trop dur ; […] ils sont à la merci des civils qui les bousculent et les injurient sans cesse et lorsqu’ils rentrent à leur détachement à 19 h 30, ils sont brutalisés et injuriés par les sentinelles allemandes. La nuit, le bruit des trains les empêche de dormir et ils sont dévorés par les puces et les punaises. Les deux baraques où ils logent sont surpeuplées ; la paille n’y est jamais changée… »


En Haute-Silésie, au Kommando minier F152, les conditions ne sont pas meilleures pour 134 P.G. :

 

Papiers valant autorisation de travailler librement en Allemagne et en Autriche en 1942 pour les prisonniers de guerre. Consignes de conduite

« Leur cantonnement est situé dans l’enceinte de la mine. Ils n’ont pas le droit de sortir des bâtiments pour aller dans la cour, aussi n’ont-ils pas été à l’air libre depuis des mois. Les chambres sont surpeuplées ; il n’y a presque pas d’espace entre les lits. D’autre part, les hommes qui travaillent la nuit ne peuvent presque pas dormir à cause du bruit que font les autres prisonniers dans la journée. La paille des paillasses n’a pas été changée depuis août 1941, il s’y trouve des blattes. Les W.C. sont mal séparés des chambres, aussi règne-t-il une odeur d’urine dans tout le bâtiment… »


Idem dans un autre Kommando minier situé à Gleiwitz, clos de barbelés et adossé à des terrils.


« À trente mètres sont des fours à coke qui déversent sur le camp des vapeurs âcres qui vous prennent à la gorge. […] Les hommes ont tous très mauvaise mine ; amaigris et pâles, ils ont tous l’aspect de gens souffrants et sous-alimentés. Il paraît que les hommes travaillant dans le fond de la mine tombent souvent de faiblesse. Un grand nombre de P.G. souffre de furonculose ; les moindres plaies s’infectent et suppurent, signe d’avitaminose. Depuis septembre 1941, un nouveau chef de détachement punit les hommes de garde-à-vous face au mur pendant une à trois heures. »

L'usine de "Brüx-Hydrierwerk" où des milliers de prisonniers français et d'autres nationalités ont travaillé, dans une atmosphère empoisonnée, aux côtés de milliers d'autres ouvriers et travailleurs civils, Allemands et étrangers   (source photo : www.sandsteinzeit.bplaced.net)

Selon les kommandos, le travail est donc plus ou moins long, plus ou moins contraignant et plus ou moins pénible également. On ne peut pas faire de quelques exemples des généralités. Car, selon Y.Durand, de même que l’attitude des gardiens ou des employeurs, la vie en kommando dépendra aussi beaucoup de la composition du groupe et des relations entretenues entre chacun des membres qui le compose. De même, il estime que


« Ce serait trop simplifier que de distinguer seulement les Kommandos en raison de leur affectation. On peut être dans une petite ferme et mal nourri par ses employeurs. On peut travailler en usine et ne pas trouver trop pénibles les conditions de travail. »

ICRC archives (ARR) 02/08/1940  Guerre 1939-1945. Stalag I A, Stablack. Groupe de prisonniers   de guerre français s'en allant faucher.

ICRC 12/02/1941 Stablack. Stalag I A, DT Stadtwerke, Camp de Français prisonniers de guerre. Les prisonniers de guerre nettoient la neige dans la rue de Königsberg.

Néanmoins, très souvent le travail en usine s’effectue dans des conditions préjudiciables pour la santé des P.G. comme par exemple dans cette usine dépendant du Stalag IV A :


« Le travail est malsain. L’usine est une fabrique de viscose ; c’est-à-dire que les ouvriers y respirent les vapeurs nocives des bains acides. D’autre part, ceux qui travaillent au bobinage ont la peau en contact avec le fil ruisselant de bain acide. Il en résulte des brûlures. Les ouvriers allemands touchent du lait comme contrepoison, mais pas les P.G. Les hommes sont très amaigris. Ils sont exténués. Ils ont l’air souffrant et le teint blême. La discipline est brutale : coups de crosse et gifles […] les prisonniers de ce détachement travaillent dans les mêmes conditions que des prisonniers de droit commun.» Rapport du 16 mai 1941 du C.I.C.R.

ICRC 07/1943 War 1939-1945. Bocholt. Stalag VI F, camp de prisonniers de guerre. Atelier de couture. 

ICRC archives (ARR) 12/05/1943 Guerre 1939-1945.Muehlberg/Elbe, Stalag IV B. Camp de prisonniers de guerre, atelier de réparations. V-P-HIST-01258-08

Si la convention de Genève fait du travail un droit pour les prisonniers – et, ce, parce que le travail s’inscrit dans une démarche contribuant à préserver leur santé physique et morale-, en revanche, bizarrement elle ne s’applique pas aux officiers qui demeurent libres de leurs choix. Les pauvres !

Par ailleurs, il est précisé que l’emploi de prisonniers dans des secteurs touchant à la guerre est interdit. Néanmoins, si dans un premier temps, on peut s’étonner que les nazis respectent cette clause, les premiers échecs de 1942 en Russie laissant présager une guerre longue, coûteuse et impliquant une mobilisation totale de leurs forces au front, les pousse à violer les termes de la convention de Genève sur ce point. D’autre part, la chasse aux prisonniers de guerre inactifs dans les camps devient la règle. C’est la Wehrmacht qui se charge dans les stalags de la répartition des prisonniers de guerre. Ces derniers sont toujours loués à leurs employeurs qui doivent les rémunérer selon un barème préétabli qui varie en fonction de l’emploi. Les prisonniers ont même la possibilité de convertir leurs Lagergeld (Marks spéciaux dont parle Jean) en francs, et d’en transférer le montant à leur famille. Voici la répartition professionnelle des prisonniers de guerre en février 1944 telle qu’elle apparaît dans un tableau dressé par les autorités allemandes :


Mines, métallurgie, mécanique et chimie17 %
Énergie/transports/communication 3 %
Autres secteurs de l’industrie 11,3 %
 Bâtiment 4 %
 Agriculture, pêche et forêt 58 %
Autres6,7 %

La répartition est variable d’une région à une autre, d’un camp à l’autre. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que des fonctionnaires, des intellectuels, des employés, des commerçants, des paysans et des artisans durent supporter pendant des mois, voire des années pour la plupart, des conditions de travail à la chaîne, dans les champs ou dans les mines, d’autant plus insupportables qu’ils n’étaient pas taillés ni formés pour ce genre de travaux et qu’ils étaient le plus souvent maltraités et moralement anéantis. Ainsi dans les fermes, les paysans n’étaient pas dépaysés par le travail des moissons, mais le citadin, lui, n’avait ni les compétences ni la musculature pour supporter les longues journées de moissons et les cadences infernales des habitués. On n’imagine pas le cauchemar qu’a dû représenter le fait d’abattre et scier des arbres dans les forêts pour les néophytes ; surtout si on y additionne les froids « polaires » constitutifs du climat en hiver dans cette région du globe.

Y.Durand cite le témoignage du P.G. André Laborde du Stalag I B affecté à la carrière de Kisberg que les P.G. ont pour mission de faire redémarrer :


« Cela a nécessité un gros travail, presque surhumain de notre part. Pour nous, les paysans, cela va encore à moitié, mais il n’en est pas de même pour les bureaucrates qui n’ont jamais touché un manche de leur vie. Il faut voir ces gestes et ces efforts inutiles et fatigants qu’ils ont pour lever une demi-pelle de terre. Il faut voir ces mains habituées à tenir des crayons et porte-plumes, rouges de sang, marbrées d’ampoules. Le singe rit de voir ces pauvres Français si peu habitués au travail. »

Sur le comportement des Français au travail, Y.Durand note que si certains souffraient de conditions de travail inadaptées à leurs condition physiques, d’autres souffraient au contraire de devoir ralentir leur effort afin de ménager leurs compatriotes moins forts. Ainsi le témoignage éloquent d'Ambrière qui parle de la situation qu'il a vécue avec un certain humour :


" ... se posa le cas de ceux qui préparés par leur métier ou servis par leur force, atteignaient un tel rendement qu'ils obligeaient leurs camarades moins bien doués à un souci supplémentaire. [...] la difficulté qui fut très réelle et très sensible dans tous les endroits où les prisonniers travaillaient en groupe, n'était pas commode à résoudre. Chez Kengelbach nous étions deux par wagonnet, et il fallait que ces wagonnets fussent remplis à la même allure pour assurer la régularité du train. Les équipes qui se mettaient en retard s'attiraient toutes sortes d'ennuis. Or, il y avait parmi nous un grand Basque, extraordinairement puissant et adroit, qui avait toujours terminé sa tâche avant que les autres fussent à moitié de la leur. Il n'y mettait nul zèle : il ne faisait qu'aller à son rythme. Quand sa rapidité eut provoqué des avertissements sévères à plusieurs de nos camarades, il s'appliqua laborieusement à faire moins vite. Mais c'était à son tour d'être malheureux, et il avait beau tenter de se contrôler, peu à peu ses muscles l'entrainaient et il reprenait l’effrayante cadence qui lui était normale. 'Je ne sais pas travailler au ralenti !' disait-il avec une confusion sincère. Alors, quand le contremaître avait le dos tourné, il jetait des pelletées dans les wagonnets de ses voisins, pour satisfaire tout ensemble à son besoin de dépense physique et à l'esprit de solidarité; jusqu'au jour où s'étant trop prodigué au service des autres, ce fut son propre wagonnet qui partit à moitié vide et lui qui reçut je ne sais plus quelle punition, heureusement bénigne, pour sanction de sa paresse."

ICRC 17/08/1940 Stalag XVII B, camp de prisonniers. Belges et Flamands au travail. V-P-HIST-01279-03   

Par ailleurs, pouvait jouer une sorte de réflexe professionnel et une adaptation conduisant à faire le travail comme il devait être fait sans penser plus loin. Il est inenvisageable par exemple pour certains paysans de ne pas donner aux bêtes les soins qui leur conviennent, surtout si, comme le fait remarquer Y.Durand, il est isolé dans son exploitation agricole (comme ce fut le cas de Jean chez les Köcherning). Il est plus aisé pour ceux qui travaillent en groupe de s’inciter mutuellement à travailler plus lentement et mal, même s’il est souvent difficile, notamment dans l’industrie, d’échapper à un minimum de rendement. Pour autant, il semble que les Allemands se soient souvent déclarés satisfaits du travail qu’ils obtenaient des Français qu’ils plaçaient au premier rang des P.G. toutes nationalités confondues. Ils sont d’ailleurs si bons et apprennent si vite qu’ils sont remplacés comme manœuvres par des P.G. d’autres nationalités et occupent rapidement les meilleurs postes. Leurs employeurs refusent souvent de s’en séparer ! Ambrière estime, pour sa part, que les Français se sont très vite démarqués par la qualité de leurs aptitudes et que c'est en partie grâce à cela que leurs employeurs consentirent à mieux les traiter :

 

" Peut-être leurs employeurs ne se fussent-ils pas volontiers pliés à ces conditions légitimes, sans le savoir professionnel, la faculté d'assimilation, l'adresse et la promptitude des Français, qui les plongèrent très tôt dans un étonnement presque craintif. Eux à qui les journaux allemands de l'été 40 nous représentait comme une nation 'négrifiée', comme un peuple décadent, fainéants et incapables, ils étaient bien forcés de convenir à l'usage qu'il n'y avait pas d'exemple où d'un travailleur français et d'un travailleur allemand mis en parallèle, ce ne fût le Français qui l'emportât."

 

Sans doute faut-il voir dans les propos d'Ambrière une nuance de fierté partisane, mais il n'en demeure pas moins que le travail des Français inspirait souvent le respect aux Allemands. Néanmoins, il affirme que la qualité du travail allemand n'était ni plus ni moins une légende chaque jour contredite par les faits. C'est pourtant étonnant de constater à quel point aujourd'hui cette légende perdure dans l'imagerie mondiale ! Pour Ambrière, ce sont les Français qui "enseignèrent à leurs patron béats le pouvoir de la finesse" dans le travail.

Dans le même temps ils seraient également reconnus que Français et Belges étaient très forts pour organiser des freinages de productions. Y.D note les contradictions françaises : Si certains P.G. se sont montrés scandalisés par le zèle de certains de leurs compatriotes à la fin de la guerre, les zélés, eux, se sont sentis fiers d’avoir su montrer aux Allemands la nature des compétences et du courage français ! En voici un témoignage à ce sujet :


« […] Nous devons reconnaître que les Allemands sont de gros travailleurs. Ils sont durs à la peine et ne conçoivent pas que les Français le soient moins qu’eux. Aussi, sont-ils fort exigeants quant à l’effort à fournir. Ils le sont beaucoup moins sur la qualité exécutée et ce n’a pas été la moindre de leurs surprises de constater qu’en France nous avions l’amour du travail fini et non celui du travail bâclé à l’Allemande… »

 

Tout serait donc affaire d’appréciation. Y.D. ajoute que ce réflexe patriotique – ou tout simplement professionnel – nombreux sont ceux qui l’ont eu en captivité, comme d’ailleurs en France occupée, sans en percevoir le revers. Pour autant, on aurait tort de surestimer le zèle des P.G. et leur force d’inertie car, comme le résume très bien l’homme de confiance du Stalag VII A :


« On ne comprendrait pas pourquoi tant d’ordres furent donnés pendant toute la captivité pour pousser les P.G. au travail, les y contraindre par tous les moyens, par la force et l’usage des armes, s’ils s’y étaient pliés avec allégresse. »

Par ailleurs, on ne peut pas non plus faire l’impasse sur les sabotages, qui consistaient le plus souvent à casser ou faire disparaître le matériel, (comme le note d’ailleurs Jean lors de son affectation sur les chantiers de terrassement et de construction), à fabriquer des pièces défectueuses et à ralentir le travail par divers procédés pouvant même aller chez les Français jusqu’à des grèves (toujours courtes mais courageuses étant donné les risques) et souvent couronnées de succès d’après Y.D !

Cela reste certes des sabotages de petite ampleur - dont peu sont découverts et donnent lieu à des poursuites par les autorités allemandes – mais il n’en est pas moins qu’ils ont existé comme R.Claudel le rapporte également :


« Pour nous, au magasin de chaussures, il s’agissait, lorsque nous n’étions pas surveillés, de démonter des talons de bottes destinés à l’Armée. Pour cela, après les contrôles réglementaires, nous prenions une botte par la tige et d’un coup sec, nous frappions le talon contre un pilier de béton… »

ICRC 11/02/1941 Mulhouse. Stalag V E, camp de prisonniers de guerre. Réparation de chaussures. V-P-HIST-01260-01

Il faut noter qu’en 1941 Vichy décide d’autoriser le travail des officiers qui en sont exempts à condition qu’ils soient d’accord. D’après L. Quinton cette décision crée des divisions au sein des captifs et suscite même des réactions violentes de la part de certains, au point que le doyen de l’Oflag XVII A se sente obligé de faire un appel à l’ordre et à la discipline. Il rappelle aux soldats, pourtant encore largement pétainistes à cette époque, qu’ils n’ont pas à contester les décisions du gouvernement français, mais doivent les appliquer quand bien même ils ne les comprennent pas. Il rajoute qu’il s’agit également de ‘respect’ pour des hommes « qui ont la charge effroyable de la France». Et L.Quinton de préciser que l’obéissance au chef est bien inscrite dans le code militaire, mais que dans la mesure où Pétain est à la fois chef militaire et le chef de l’Etat désigné des français, respecter l’ordre politique est également un devoir moral qui s’ajoute au devoir professionnel (du moins est-ce l’esprit de l’appel du Doyen).

ICRC 08/1942 Forbach. Stalag XII F, camp de prisonniers de guerre. Réparateurs de chaussures

ICRC Autriche 27/10/1941, guerre 1939-1945. Graz Weichsel. Stalag XVIII D, Prisonniers français travaillant à la campagne.

 

Voilà ce qui explique le film avec Fernandel  « La vache et le prisonnier » !